(Initiative personnelle sur suggestion de la pharmacienne)
Fatiguée d’avaler des cargaisons de compléments alimentaires pour améliorer la qualité des cheveux, ton amie chômeuse a pris le taureau par les cornes.
« – Vous savez ce qu’il faut faire pour que ce soit vraiment efficace ? me demande la pharmacienne quand je viens refaire mes stocks de pilules.
– Non ? ( étoiles dans les yeux)
– Il faut se piquer.
– Se piquer ? Comment ça ? Avec des seringues ?
– Voilà. Avec des seringues. »
La pharmacienne m’assure que c’est sans danger, il faut juste piquer dans le coin en haut à droite de la fesse, parce que sinon on risque de taper dans le nerf sciatique et de rester paralysé. Me voilà rassurée.
La dame m’apporte une boîte de 12 seringues 5ml et des ampoules de vitamines H et B5 (Biotine et Bépantene, de leurs petites noms) pour les charger. Elle me dit que si je n’ose pas le faire moi-même, je peux toujours aller voir une infirmière trois fois par semaine pour qu’elle s’en charge, mais je sens bien que ça ferait de moi une chochotte à ses yeux. Non, non, pas de problème, je suis cap, qu’est-ce-que vous croyez.
Au moment de faire la première piqûre, je me sens moins assurée. J’ai tracé une croix sur ma fesse pour être sûre de viser au bon endroit, j’ai la main qui tremble. Je m’y reprends à 7 fois, laissant ma fesse constellée de petites perles de sang tout à fait jolies. J’arrive enfin à enfoncer l’aiguille, je trouve que ça fait un mal de chien, j’ai la mèche collée sur le front par la sueur. Pas de doute, je suis une chochotte.
Avec le temps et au rythme effréné de 3 piqûres par semaine, je me suis aguerrie. Effectivement, les vitamines injectées en intramusculaire stoppent net la chute des cheveux. Mais attention : le sex-appeal que l’on gagne en cheveux, on le perd à l’instant où l’on baisse son pantalon pour laisser apparaître son fessier transformé en champs de bataille par les hématomes.
J’en tire la conclusion qui s’impose : les épreuves physiques que je m’impose au nom de la féminité me font mal au cul.
J’ai moi-même longuement pratiqué ce type de piqûres à la suite d’une tentative complètement ratée de saut dans les escalators (double fracture –> plâtre –> risque de phlébite –> décès du patient = principe de précaution). Je crois que c’était moins l’appréhension de la douleur que le ridicule de la situation qui forçait mon hésitation.