Affligée d’une couleur de cheveux châtain-bof qui m’a conduite à des excès répétés pendant l’adolescence (« J’m’en fous j’les teins en bleu. Si. »), ton amie chômeuse a été confrontée très jeune à cette espèce étrange et dangereuse que l’on nomme « coiffeurs ».
Ma vie capillaire est une tragédie : à chaque fois que je m’attache à une coiffeuse, que j’ai l’impression qu’elle me comprend enfin, elle change de salon et part sans laisser d’adresse, m’abandonnant à un(e) collègue qui prétend savoir ce que je veux alors que c’est FAUX.
C’est ainsi qu’une fois encore, je me suis retrouvée coincée contre ma volonté entre les mains d’une nouvelle, une dame mal coiffée qui n’inspirait pas confiance. Au cours de ma vie de pétasse, j’ai eu beaucoup d’anecdotes pénibles à raconter à mes amies en sortant de chez le coiffeur, mais je ne m’explique toujours pas ce qui s’est passé cette fois-là.
Une cliente assise à côté de moi essuie une réflexion terrible : à la fin de son brushing, un coiffeur mâle (les pires) dit en passant qu’elle lui fait penser à Patrick Juvet. La cliente accuse le coup, je fais mine de ne pas avoir entendu pour ne pas la mettre plus mal à l’aise encore. La coiffeuse qui s’occupe de moi décide de prendre la défense de Patrick Juvet qu’elle qualifie d’« homme charmant ». Je vois bien qu’elle brûle d’envie que je lui demande comment elle connaît Patrick Juvet, je n’en fais rien bien entendu, car je m’en fous complètement.
Mais c’est trop tard. La voilà partie dans une véritable dithyrambe, s’extasiant sur les qualités humaines de l’homme brushé, louant sa simplicité et sa gentillesse. Je jure que je n’ai rien fait qui ait pu relancer son monologue, je n’ai pas hoché la tête ni haussé les sourcils, pas un « ah bon » de politesse n’est sorti de ma bouche, rien.
Comment est-elle passée de Patrick Juvet à Véronique Jannot, je ne sais pas, elle devait se remémorer toutes les célébrités qui lui avaient confié leur tête au siècle dernier. Toujours est-il que Véronique Jannot inspirait à ma coiffeuse des sentiments beaucoup moins positifs que l’ami Patrick, et qu’elle s’est mise à pester contre elle de façon virulente : « Celle-là si je l’avais face à moi, ah ça, si je la croisais dans la rue, je peux vous dire qu’elle se souviendrait de moi… ».
Toujours sans un mot de relance de ma part, la coiffeuse s’énerve de plus en plus, elle marmonne des menaces et des « et ça se dit bouddhiste… Ordure ! » et des plaques rouges commencent à apparaître sur son cou. Ses coups de ciseaux se font de plus en plus spasmodiques, je commence à flipper et lui suggère d’arrêter d’y penser.
Elle continue à marmonner, on dirait qu’elle est possédée. Je tente le tout pour le tout avec un innocent : « Et Patrick Juvet alors, comment l’avez-vous rencontré ? ». Mais c’est trop tard. Des souvenirs terribles avec Véronique Jannot continuent à refaire surface, jusqu’à ce que, tiens-toi bien ami lecteur, elle lâche ses ciseaux et quitte le salon comme une furie en disant qu’elle a besoin de prendre l’air.
Ton amie chômeuse en est restée clouée à son siège.
Si quelqu’un a une bonne adresse de coiffeurs ne souffrant pas de traumatisme lié à des stars has been, ton amie chômeuse est preneuse.
Je n’aurai qu’un mot : grandiose !
Mais dis donc c’est une diva hystérique ta coiffeuse, n’empêches qu’est-ce tu racontes super bien tes galères de meufs 😉
Sinon quand je passe sur Paris, je vais chez une coiffeuse asiatique sympa, pas chère et zen, dans la rue de Meaux ( 19ème) , elle fait ce que tu veux et le shampoing vaut le coup car t’as droit à un super massage de la tête !
Le titre et la photo de Chucky serait crédible pour un film gore rigolo !
ps: je suis témouine, MAC ne ressemble pas à Patrick Juvet et elle est beaucoup plus jolie que Pause-Café (les moins de 20 ans ne peuvent pas comprendre 🙂
Bises
Que je te comprends ! Depuis toujours, je ne me laisse fidéliser par un coiffeur qu’à la condition (catégoriquement rédhibitoire) qu’il garde le silence absolu pendant toute la durée de ses manipulations. Mon intuition mûrie par l’expérience a donc progressivement orienté ma préférence vers les coiffeurs d’origine maghrébine, d’âge plutôt avancé, à la mine passablement renfrognée, officiant dans des échoppes modestes sans bruits radiophoniques ou pires. Ce matin nos échanges ont consisté en un « Comme d’hab ? » de sa part, auquel j’ai répondu par un quasi imperceptible hochement d’acquiescement. C’est tout ; sauf les civilités. Je crois être parvenu au nirvana. Mais je crains qu’aucune représentante du gentil sexe ne jouira jamais d’un tel privilège. Ou alors aura-t-elle le droit de se considérer extraordinairement chanceuse et habile.
Mais elle finit sa coupe au moins la folle?
comme je te comprends, et comme toi qui me connais, sais combien je te comprends. c’est pour cette raison d’ailleurs que je n’y vais plus, mais alors plus jamais…
J’ai presque résolu le problème: coupe au carré deux ou trois fois par an, ça craint pas trop la repousse (la dernière fois, c’était à Hanoi, waouh, massage et tra-la-la pour presque rien, je suis heureuse de savoir que ça existe rue de Meaux, je vais tester à mon prochain passage à Paris, merci Mona.
Plus de coloration, pourquoi je me mettrais sur la tête (le cuir chevelu est TRÈS absorbant) des trucs que je pourchasse jusque sur l’étiquette de mon débouche-chiottes? Et puis j’aimais pas que mes cheveux se soient mis à ressembler à de la vieille paille malgré tous les soins nourrissants et plus dont on les couvrait. J’assume mon âge et mes cheveux blancs (et je me sens de moins en moins seule à le faire).
J’ai renoncé à tous les shampoings spéciaux, spécialement ceux qui, ultra-spéciaux cheveux fins et délicats (mon oeil) transformaient pourtant ma tête en « je sème à tous vents ». Le gel-douche au lactosérum végétal de la coop bio laisse mes cheveux « normaux » (et comme « tout en un » tu fais pas mieux).
Savez quoi? mes cheveux, moins je m’en occupe, mieux ils se portent.
Bon, mais c’est dommage, du coup j’ai presque rien à dire sur les coiffeuses psychopathes, heureusement que mon amie chômeuse a testé pour moi!
C’est toi qui dessines aussi bien que tu écris ? Sommes-nous en train de te découvrir un autre talent ? (Remarque que les photos n’étaient pas mal non plus, mais personnellement, je préfère ces croquis.)
@cultive ton jardin : moi aussi j’assume mes cheveux blancs ! Et j’ai commencé à en avoir à 19 ans !
@apo : et non (j’aimerais bien pourtant…) ! C’est un garçon qui s’appelle Erwan Lemevel et avec qui je prépare plein de trucs chouettes 🙂
Pfff… à 19 ans, trop facile. C’est à 50 ans que ça devient dur.
Et je te dis pas à 66!
Euh, je triche, j’ai pas 50 ans et je les aurai (plus) jamais.
J’ai LE truc pour ne pas me faire baratiner par mes coiffeurs…je suis sourde!
Alors comme j’enleve mes appareils des qu’ils commencent a me triopoter les cheveux, si ça se trouve ils me parlent !!! :-))
@Mak : bravo !! J’adore !
Puis je savoir où Véronique Jannot se fait coiffer car j’aime beaucoup sa coupe de cheveux et je ne
trouve personne pour faire cela. non, c’est la première fois que je demande cela MERCI m cHARLES